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Mon Maroc à moi… et la France vue d'ici (c'est-à-dire de loin)

21 novembre 2013

AVERTISSEMENT

Certains papiers qui suivent ont été publiés e ntre 2004 et 2009 dans diverses publications marocaines francophones (mentionnées pour chacun d'entre eux). Certains sont encore accessibles sur Internet. Leur datation est assez approximative car, la date...
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24 novembre 2013

Accord historique sur le nucléaire iranien - Enfin !

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Mohammad Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien (à gauche) et son homologue français, Laurent Fabius, le 24 novembre à Genève.

 

A l'issue de cinq jours d'âpres négociations internationales à Genève, un accord sur le nucellaire iranien a finalement été conclu, dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre, entre Téhéran et les pays négociateurs. Cet accord n'est que préliminaire et a pour objectif de permettre de rétablir pas à pas la confiance entre Téhéran et les grandes puissances après des décennies de tensions.

Les pessimistes et les oiseaux de mauvais augure de tout poil ont perdu. La communauté internationale, comme on dit, a enfin réintégré l'Iran - la Perse éternelle - dans la famille des grandes nations.

Curieusement, la presse française en général (ne parlons même pas de la presse marocaine qui n'en a pas encore soufflé mot, et pour cause, j'y revendrai), si elle salue l'accord, ne souligne presque pas la volte-face bienvenue de la France, encore moins la vraie question de fond. On se souvient en effet que la France, représentée par la voix de son ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, avait bloqué l'accord sous prétexte que l'Iran avait refusé d'arrêter son projet de réacteur à eau lourde d'Arak. Les faits démontrent donc que la France qui n'est plus que l'ombre d'elle-même sur la scène internationale, s'est ressaisie.

Sans doute pour quatre bonnes raisons dont personne, ou presque, ne parle.

La première, c'est que la France, embourbée dans le Sahel avait bien besoin de redorer son blason, après son activisme émotionnel en faveur d'une intervention contre la Syrie. Le sursaut français s'est déroulé en deux temps :

- Visite de Hollande en Israël et dans les Territoires Occupés, où il a eu des paroles justes et fortes.

- Signature de l'accord de Genève en emboîtant le pas aux Américains qui avaient eux-aussi bien besoin de remaquiller leur image auprès des populations arabes et musulmanes, après les fiascos irakiens et afghans.

La seconde raison, la plus importante, c'est que si les enjeux géopolitiques mondiaux ont changés de nature, les humains eux n'ont pas changés et que - les diplomates semblaient l'avouer oublié - par définition, c'est avec son ennemi qu'on signe la paix. Et même plus, comme le dit John Kerry le Secrétaire d'état américain : "peace and business".

Troisième raison. Souvenons-nous que les Américains toujours bons copains, avaient interdit il y a quelques semaines, à Peugeot de continuer à vendre des bagnoles démontées (puis remontées en Iran) sous prétexte de respecter les sanctions "internationales" (américaines en fait) imposées à l'Iran. Après cet accord, les sanctions seront levées d'ici six mois et les Américains seront, sans nul doute, les premiers à vendre aux Iraniens tout ce qui leur manque depuis des années. Peugeot va pouvoir reprendre les affaires. C'était la rubrique : quand les grands principes favorisent les affaires !

Dernière raison enfin : la France bien solitaire dans sa guerre du Sahel face à AQMI a un besoin urgent du soutien logistique et technologique des USA. Nul n'ignore - sauf à refuser de voir et entendre - que cette guerre martiale entamée par Hollande est partie pour durer un bon bout de temps et que la France seule n'en a pas les moyens. Sur cette question, la France en première ligne et les USA d'Obama en technologie arrière, tout le monde est d'accord. Même la Russie qui ne moufte d'ailleurs pas sur le sujet.

Il faut donc se réjouir de voir enfin la France sortir de son archaïsme politique et la Perse éternelle renaître au monde… Pourtant, dans ce concert de congratulations, Israël, évidemment se sent trahi par l'ami américain. "L'accord permet à l'Iran de continuer à enrichir l'uranium, laisse en place les centrifugeuses et lui permet de produire des matières fissiles pour une arme nucléaire", a déploré le bureau du premier ministre israélien. Et pour que tout le monde comprenne bien, M. Bennett, dirigeant du Foyer juif, un parti d'extrême droite proche du lobby des colons, précise : "Israël n'est pas engagé par l'accord de Genève. L'Iran menace Israël et Israël a le droit de se défendre", brandissant ainsi de nouveau la menace d'une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Il ne fallait pas s'attendre à autre chose de la part d'Israël, seul pays du Moyen-Orient à posséder l'arme nucléaire qui compte bien le rester… et toujours sans signer le pacte de non-prolifération.

Autre curiosité géopolitique non relayée par la presse, le silence assourdissant des pays arabes, Maroc compris, et de la Turquie d'Erdogan. La puissance (presque) retrouvée de la Perse, éternel ami/ennemi des Arabes et des Turcs, tétanise complètement les monarchies du Golfe et la Turquie qui voit sa position de leader régional remise en question. L'Arabie Saoudite en premier, qui voit d'un très mauvais œil le changement de pied de la diplomatie américaine de plus en plus tournée vers l'ennemi chiite…

Le Maroc, fidèle à sa diplomatie du silence et de l'atonie, n'a pas encore relevé, ni officiellement, ni officieusement par le biais de la presse aux ordres, l'accord de Genève. Tétanisé lui aussi par les conséquences inévitables que la puissance retrouvée de l'Iran chiite et donc de ses affidés salafistes va avoir sur la politique intérieure du Royaume. La position du PJD, jusqu'ici aligné sur le "modèle" turc jusqu'à la nausée (cf le "baiser de Nador") est elle aussi déstabilisée du fait de la perte d'influence de la Turquie embourbée dans le voisinage syrien, face à l'Iran qui relève la tête.

Il ne faut pas être très grand clerc pour se rendre compte que cet accord, si imparfait soit-il, va avoir un retentissement considérable dans la vie de millions de gens.

Et pour conclure, dernière question que PERSONNE n'aborde frontalement. Pourquoi est-ce que les pays, Israël en tête, possédant l'arme nucléaire interdiraient à d'autres ce "privilège" ? De quel droit ? De celui du plus fort ! De quelle morale ? De celle qui prétend que l'Iran, contrairement à Israël (!?), n'est pas un état démocratique ! Parce que le Pakistan est un modèle de démocratie peut-être !

Loin de moi, l'idée de défendre la pseudo-dissuasion de l'arme nucléaire, mais ce qui est sûr, c'est que tant qu'il y aura deux poids deux mesures dans ce "Moyen-Orient compliqué" il n'y aura aucune paix possible.

22 novembre 2013

La Darija les rend fous

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 Celui par qui tout arrive : 

Noureddine Ayouch, président de la fondation Zakoura, initiateur du colloque sur l’éducation

 

 

 

Mercredi dernier, 3 quotidiens nationaux affichaient la même position de rejet de l’appel à introduire la darija comme langue d’enseignement. 

Al Alam, le porte-voix du parti de l’Istiqlal, qui a exprimé la position du parti nationaliste historique, défend la langue arabe et demande à ce qu’elle soit reconsidérée et réhabilitée ;

Al Ittihad al Ichtiraki, lui, publie un entretien avec le linguiste Abdelkader Fassi Fihri.

Quant à Al Ahdath al Maghribiya, il livre une longue interview du Dr Abdallah Laroui, dans laquelle celui-ci se dit stupéfait par cet appel à l’enseignement en darija, "une idée qui l’a fait sortir de sa réserve".

Et notre éditorialiste de s'esbaudir sur le "message puissant que l’on peut retirer de cette présence et de cette mobilisation dans des journaux nationaux, adossés à des partis politiques".

Quel message au fait ?

"Il existe sans conteste une unanimité autour de la langue officielle du pays, et qu’il n’est pas possible de galvauder la constitution pour la question de la langue" (…) car "le conflit oppose les gens respectueux de la constitution et ceux qui veulent la remettre en question". (…) "Il n’est pas possible de se défaire de textes référents comme ceux de la constitution, sauf si bien sûr l’objectif est de la remettre en question".

Pas moins mesdames et messieurs !

Par quel miracle est-on passé de l'introduction de la langue maternelle dans l'enseignement au galvaudage et à la contestation supposés de la Constitution ? L'histoire racontée par notre éditorialiste ne le dit pas !

Autre "puissant message" : "ceux qui préconisent l’adoption de la darija ne savent pas ce qu’ils font, ne mesurent pas les conséquences de leur acte et sont privés du minimum de capacité de réflexion qui leur aurait permis de comprendre les conséquences à court et à long terme de leur proposition."

Waouah ! Ainsi donc, quelques millions de Marocains ne sont donc que des crétins congénitaux privés d'un "minimum de capacité de réflexion". Et dire que ces gens-là ont le droit de vote ! Notre brillant éditorialiste ne le dit pas mais visiblement le pense et le déplore très fort.

Autre "puissant message" : "l’une des conséquences d’adopter cette langue dans l’enseignement est de saper l’unité nationale, (…) cette idée n’est pas applicable et si elle l’était, les résultats ne seront pas ceux escomptés".

Et savez-vous pourquoi ? Parce que "le choix de certaines lettres éloignerait la darija de l’arabe pour en faire une langue à part !

Et nous voilà donc en route vers le dernier "puissant message".

Vous rendez-vous compte de la "difficulté qui résulterait de cette idée (l'introduction donc, de la darija dans l'enseignement) concernant la compréhension des cours de littérature et d’éducation  religieuse, comme la compréhension du Coran lui-même" ? Il s'agirait ni plus ni moins que de "la rupture avec la culture arabo-islamique… autant de points que les défenseurs de la darija n’ont pas estimé à leur juste mesure. Evidemment, cher éditorialiste, puisqu'ils "sont privés du minimum de capacité de réflexion" ! CQFD

Bref, la conclusion s'impose "qu’il existe aujourd’hui une grande prise de conscience quant au fait que cette question linguistique a été résolue par la Loi fondamentale. (…) Appeler à autre chose reviendrait à remettre en question, illégalement, la constitution."

De fait, tous les tenants du parler de la langue maternelle ne sont évidemment que de vils et dangereux révolutionnaires. 

En passant, notre éditorialiste se laisse aller à faire appel aux effort des "composantes nationalistes, démocratiques et islamistes" pour éviter "la confusion et permettre (sic) l’intrusion de ces courants œuvrant à aller à contresens de la constitution." Tellement obnubilé par le complot anti-constitutionnel, notre éditorialiste, non seulement se fâche définitivement avec la syntaxe, mais surtout, fait le distinguo entre les nationalistes, les démocrates et les islamistes. Bel acte manqué ! Preuve qu'en effet, ces 3 là ne sont pas les mêmes et que par définition, ni les nationaliste ni les islamistes ne sont des démocrates.

Ce débat (et la presse qui le relaie) n'est pas que ridicule. Il vise à criminaliser les tenants d'une modernité d'évidence en opposition aux conservateurs de tout poils (islamistes, nationalistes et consorts) qui eux, bien sûr, sont les vrais défenseurs, en désordre, de la foi, du régime, du pays, etc.

Problème quand même que tous ces tristes intellos évitent soigneusement : la langue la plus parlée au Maroc, sous ses différentes variantes, des montagnes de l'Atlas aux riches plaines du Souss, est… le berbère ! Aujourd'hui encore, quelques millions de Marocains ne parlent pas un mot d'arabe, n'en déplaise aux adeptes d’un panarabisme dépassé. La darija n'est que la deuxième langue la plus couramment parlée !

Autre débat linguistique qui ne raye pas la peinture de nos débateurs ; mais ils sont tellement "hors-sol" qu'ils ne doivent pas savoir qu'aujourd'hui des millions de SMS et de messages sur les réseaux sociaux ne s'échangent plus que dans cette étrange novlangue qui consiste à écrire l'arabe en lettres latines mâtinées de chiffres… arabes !

Là est le vrai danger, mais nos élites pensantes ne le savent pas, tellement elles sont loin de la réalité de la jeunesse marocaine d'aujourd'hui.

Quant à amalgamer, Arabe et Coran, notre brillant éditorialiste, s'en s'en rendre compte remet tout simplement en cause l'universalité de l'Islam et de son message.

Le plus grand pays musulman n'est-il pas l’Indonésie dont la population ne parle pas un seul mot d’arabe ? L'Iran, autre grand pays musulman ne parle pas non plus l'Arabe. Les Iraniens sont-ils moins croyants que les autres musulmans ? Par ailleurs, que fait donc notre éditorialiste de ces pays arabes peuplés de Coptes, de Chrétiens et autres Druzes ? Tous ces gens parlent l'arabe !

On ne peut qu'être atterré de voir combien cette question de la langue demeure avant tout un débat masturbatoire des pseudo-élites de ce pays qui n’ont qu’une seule idée en tête : conserver leurs privilèges. La langue en est un !


Sans plus de vérification, je pense que le Maroc est le seul pays au monde où les enfants parlent une langue à la maison, puis à l’école doivent en apprendre une autre, puis à l’université en apprendre une troisième. Tu parles d’une unité nationale.


Mais bon, pendant qu’on occupe le terrain avec ce genre de débats stupides, on ne parle pas d’autre chose et surtout des problèmes de vie quotidienne de plus en plus difficile pour les petites gens…

Il est vrai que les débateurs de langue n’ont aucune fin de mois difficile !

21 novembre 2013

en attendant le concert de l'après midi du boulevard des jeunes musisciens édition 2004 - stade du CUC

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21 novembre 2013

Aïd El Khebir - L'obsession du mouton

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La Gazette du Maroc - 15 - 12 - 2007

Plus que dix jours avant le jour J. À la ville comme à la campagne, l'obsession du mouton a commencé. 

C'est souvent le prix du mouton qui se retrouve au centre des débats. L'animal, actuellement objet de toutes les attentions, semble être devenu un produit de luxe. Petit tour d'horizon dans les grandes foires à ovins. 

"Le prix du mouton a flambé", titrait ce lundi, Le Matin. Une "flambée des prix" due à "la forte demande prévue pour les derniers jours précédant la fête". Selon plusieurs sources syndicales, les salariés "râlent" car cette année l'Aïd "tombe mal". "Trop tôt pour une avance de salaire. Trop tard pour avoir suffisamment de liquidités au bon moment". Plusieurs vendeurs sur le grand souk de Louiziya à Mohammedia expliquaient, dimanche dernier, ce retard au fait que leurs clients attendent leur paie. 

D'après une source patronale, la majorité des patrons auraient décidé de retarder les avances sur salaire "pour éviter à leurs employés de se retrouver complètement à sec bien avant la fin du mois". Il faut dire que les prix flambent vraiment. Cela va de 39 à 42 dirhams le kilo vif dans le Moyen-atlas… dès le début du mois. Dans ce garage de Rabat, loué pour treize jours, six mille dirhams, les moutons coûtent jusqu'à 4 200 dirhams. Des "sardi ", certes mais quand même ! 

Mustapha le vendeur affirme que son gain brut est de 150 dirhams par mouton. "Et j'ai encore les charges à déduire, notamment les quatre aides que j'emploie." Dans les pauvres habitations de zinc qui composent les bidonvilles de Mohammedia, il (pas de prénom ni de nom dans le journal, c'est haram) vient chaque année y vendre les moutons de l'Aïd El Kébir. Il a aménagé un petit coin devant la baraque de sa sœur qui donne sur la grande rue. Il n'a jamais connu d'autre métier que la revente de moutons. Il se fournit à El Brouj et à Beni Meskine. Il n'achète que des moutons Sardis. Il a acheté avant Ramadan une soixantaine de bêtes et les a confiées à un de ses amis qui possède un grand garage sur la route de Ben Slimane et s'occupe de les engraisser dans les règles de l'art : pas d'herbe, rien que du maïs, de l'orge et du son. Il estime que les prix ont augmenté. Il a déjà vendu cinq moutons. Il dit gagner, lui aussi entre 100 et 150 dirhams par tête.

Le département de l'Agriculture estime que les transactions commerciales liées à la fête du sacrifice dégageront un chiffre d'affaires qui varierait cette année entre 6 et 7 milliards de dirhams, un pactole qui "devrait permettre aux éleveurs d'améliorer leur trésorerie et faire face aux dépenses des autres activités agricoles".

Votre Aïd nous intéresse !

Chaque année, à quelques semaines de l'Aïd El Kébir, les sociétés de crédit à la consommation s'éclatent en matière de communication. Les panneaux dans les villes, les petites annonces dans les gratuits, les "leaflets" sur les comptoirs des banques… Tout est bon. Leur cible privilégiée reste les petits fonctionnaires, employés de bureau, ouvriers… qui peuvent prouver un revenu fixe et régulier. Pas fous quand même ! 

Car il n'y a pas que l'achat du mouton et tous les accessoires qui vont avec. Il y a les habits neufs de l'Aïd pour les enfants, pour leur mère, la belle-mère… Sans compter les désirs inassouvis depuis l'année dernière, de votre douce moitié qui a craqué devant la pub d'un nouveau réfrigérateur "tout à fait adapté pour conserver la viande dans les meilleures conditions sanitaires après l'abattage". Et comment résister à l'argument santé ?

Si les établissements bancaires vendent du crédit à tout-va, c'est parce qu'ils savent bien que devant la forte pression sociale, ils restent le seul recours pour les revenus faibles et moyens.

Le plus inquiétant, c'est l'accumulation de petits crédits qui, en fin de compte, deviennent une vraie grosse contrainte. Il n'est pas rare que certains petits salariés se retrouvent à chaque fin de mois avec des retenues dévorant la quasi-totalité de leur salaire.

À quand une campagne de sensibilisation des utilisateurs de ce mode de financement de la consommation ? Et une mise en garde obligatoire sur les dossiers de crédit pour informer des dangers que fait peser le surendettement sur la vie des ménages ?

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21 novembre 2013

Les petits métiers de l'Aïd

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• Commerce de foin

Cette semaine, chacun peut remarquer les nouveaux fonds de commerces ouverts par des jeunes qui vendent "Jalbana" et "Tban". Il suffit de se procurer de la matière première, repérer un endroit stratégique, (garages ou terrains vagues, voire trottoir de quelques artères ciblées de la ville... c'est parfait) avoir une balance et voilà... S'y prendre à l'avance et acheter la matière première en grandes quantités deux semaines avant l'Aïd. Les prévoyants des villes qui ont acheté des moutons à l'avance à prix raisonnable n'ont pas prévu qu'ils doivent entretenir et nourrir le(s) mouton(s) jusqu'au jour de l'Aïd… Au bout du compte, les économies ne sont peut-être pas aussi nettes !

• Aiguiseur

Pour se transformer en "meddaya " (aiguiseurs) quelques jours avant le jour J. Se munir d'une meule d'aiguiseur en pierre. À défaut, en confectionner une avec les moyens du bord. On a vu des petits malins customiser des roues de voiture et transformer la jante en "fusil" d'aiguisage de couteaux et autres outils qui servent à l'abattage des moutons. Attention de ne pas abîmer les lames. On peut choisir un endroit fixe… et stratégique (cf la rubrique plus haut) pour recevoir les clients. Ou se déplacer dans les différents quartiers en criant "lamda, lamda, lamda...".

• Transporteur

Deux sortes de transporteurs. Ceux qui n'ont pas de capital pour monter une petite affaire se rendent aux souks des moutons et travaillent en tant que "Hamala" (transporteurs).

Le plus difficile consiste à guetter les acheteurs. Dès que la transaction est achevée : se précipiter vers l'acheteur et lui proposer de transporter son animal jusqu'à la voiture, nécessite d'être plutôt costaud. Un mouton ça va, 10 moutons, bonjour le lumbago. Pour ceux qui n'ont pas toujours de capital mais un copain qui a un "Honda ". Une association aussi éphémère que lucrative s'impose. Seul problème : repérer l'acheteur de mouton sans voiture ! Cela fait, procéder comme précédemment.

• Egorgeur

Le jour de l'Aïd, réservé à tous ceux qui savent égorger une bête. Si possible dans les règles de l'art. Pas si facile… d'autant que les animaux sentent la mort et se débattent furieusement. Se transformer en boucher d'un jour, accompagné d'un ou même deux apprentis bouchers, nécessite également de posséder au moins le jour J - tous les outils nécessaires : couperet, couteau, hachoir, scie, tempe (morceau de bois au moyen duquel le boucher tient ouvert le ventre d'un animal)… Attention : "souffler"la peau de la bête fraîchement égorgée est un vrai métier qui demande… du souffle !

 

La Gazette du Maroc - 15 - 12 - 2007

 

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Mon Maroc à moi… et la France vue d'ici (c'est-à-dire de loin)
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